Deux Bacalanais font actuellement le tour du monde à vélo. Ils sont partis le 13 septembre il y a juste un an.
Voici l’origine et le but de leur projet United4wheels.
1959 – Tout commence par la construction à Sarrebruck en Allemagne d’une péniche baptisée « Estérel ».
Elle était utilisée par la SOGESTRAN basée au Havre (Société de gestion des transports fluviaux) pour le transport d’huile.
1967 – Elle devient « Groote Lulu » appellation temporairement attribuée pour les besoins du film « Les grandes vacances » avec Louis De Funès.
Après le film, elle assure différents services pendant plusieurs années.
2012 – Mise en vente, elle est achetée par Pascale Gauthier. Elle reprend son nom « Estérel » et se trouve dans le bassin à flot n°1 de Bordeaux.
2017 – Pascale passe une annonce internationale : « cherche bricoleur pour terminer l’agencement de ma péniche en habitation ». Un belge, Ricardo Thys, arrive aussitôt à Bordeaux pour aider Pascale.
Voici leur portrait :
Pascale Gauthier est née à Auch le 3 août 1958.
Après de longues études dans l’ethnologie et dans l’enseignement, elle devient psychologue auprès des enfants à Neuvic-sur-l’Isle en Dordogne pendant plus de 20 ans. Aimant l’art en pratiquant le dessin, la sculpture, elle ne recule pas devant des travaux plus terre à terre concernant la restauration dans le bâtiment. C’est pourquoi elle s’est investie dans sa péniche.
Philosophe comme son compagnon, sa devise est : « E la nave va » (Et vogue le navire).
Ricardo Thys est né à Bruxelles le 8 juin 1959.
Très tôt, attiré par le sport automobile, il participe en tant que pilote à 10 saisons de Supertouring Car en Belgique. Avec l’âge, la vitesse ralentit. Il s’oriente vers la fabrication et la vente en ligne sur internet de modèles réduits…de voitures bien sûr. Une autre passion l’anime, c’est la photographie surtout de voitures de sa jeunesse. Depuis son arrivée à Bordeaux il a organisé plusieurs expositions de ses œuvres.
Petit à petit il lève le pied de l’accélérateur. Devenu philosophe, sa devise aujourd’hui est : « Jamais plus vite qu’à son aise ».
Ayant la même démarche philosophique, ils ne se quittent plus. Devenus bacalanais ils habitent la péniche « Estérel » quai Hubert Prom.
De cette rencontre nait l’envie de larguer les amarres.
Ils décident de partir à la rencontre du monde, à leur rythme, celui qui fait l’éloge de la lenteur, non plus à pied mais à vélo, soit quatre roues, d’où l’origine du nom de leur projet. Il faut dire qu’en 2014 Ricardo a parcouru seul 6500 km à pied pendant deux ans et demi.
2019 – Le projet UNITED4WHEELS voit le jour suite à leur rencontre.
Après deux années d’activité dans la péniche, arrive enfin la retraite pour Pascale.
Elle présente ici son projet :
« Travaillant comme psychologue dans une institution accueillant des jeunes en difficultés sociale, psychologique et cognitive, plus la date de mon départ approchait, moins je pouvais le penser en terme de rupture avec ces jeunes que j’accompagne depuis 20 ans au sein de l’IME/ITEP (Institut Médico Éducatif/Institut Thérapeutique, Éducatif et Pédagogique) de Neuvic, où la notion d’attachement nous porte, donnant sens à nos interventions.
De là est née l’idée de rester en contact avec l’établissement, non pas au fil du lien qui sclérose, enferme, mais qui ouvre à l’autre et au monde, au-delà de l’espace qui nous sépare et que nous partageons aussi.
Ricardo, dans sa quête, souhaitait renouer avec son passé et retrouver un lieu qui lui est cher et auquel il reste attaché : Kiteni au Pérou.
Imaginant nos tours de roue comme un fil qui entrelace les mondes, pourquoi dès lors ne pas mettre en lien des enfants péruviens ayant également subi des traumatismes entravant leurs possibilités d’évolution avec les enfants de l’institution où je travaille.
Notre réflexion nous a alors orienté vers la notion de respect de la planète, au jour où l’écologie devient un sujet de préocupation majeur. Amener ces jeunes à partager leurs forces autour de ce combat pour notre monde, en travaillant de concert avec des enfants pouvant bénéficier d’une scolarisation en milieu ordinaire.
Nous leur proposerons de jouer, fabriquer, transformer…avec pour seul matériau ce que nous laissons derrière nous, ces déchets que nous refusons de voir, à l’image de ces enfants laissés pour compte. Nous les inviterons, tels des alchimistes, à faire du beau à partir du laid, à être acteur de cette opération de transformation qui sous-tend aussi le travail thérapeutique que j’ai souhaité mener tout au long de ma carrière. »
Voici le projet que Pascale et Ricardo souhaitent nous proposer de soutenir afin de nouer cette chaîne humaine au fil d’un voyage où l’inconnu rend les journées vagabondes et uniques.
2020 – Le 13 septembre, c’est le grand départ pour le tour du monde à vélo.
Leur objectif est d’arriver au Pérou dans la vallée de l’Urubamba, vallée sacrée des Incas, près de Cuzco, à la rencontre de l’association Sol y Luna, sans se presser au bout de plusieurs années, peut-être cinq !
Ils avaient prévu de partir vers l’ouest, les Amériques, mais compte tenu des problèmes de circulation internationale causés par la pandémie, ils sont partis finalement de l’autre côté en Europe.
Malheureusement début novembre leur élan est stoppé près du mont Ventoux pendant presque cinq mois à cause du confinement.
2021 – C’est reparti de plus belle, et les voilà en Italie depuis début mai, direction la Grèce.
Voici leur itinéraire à la fin août : de Bordeaux à Pescara, plus de 2300 km.
Ils emmènent avec eux sur leur guidon une mascotte, le marsupilami, qui servira de lien avec les enfants pendant tout leur voyage.
Suivez les au jour le jour en allant sur leur site: http://sites.google.com/view/united4wheels/menu
Vous y trouverez entre autres (point réalisé fin août) :
– sur le site : leur itinéraire (107 étapes)
– sur Facebook : leurs impressions et rencontres quotidiennes
– sur Instagram : plus de 1000 photos
– sur YouTube : 31 vidéos
Plusieurs articles sur leur tour du monde sont déjà parus dans le journal BACALAN :
numéros 70-72-73-74
Nous continuerons à suivre leurs aventures.
Denis Ségouin