Les Bassins à flot c’est presque fini !

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Complément du dossier central du n°72

L’évolution de notre quartier continue. Nous vous proposons de découvrir l’avenir des Bassins à flot avec les derniers aménagements prévus.
Vincent Maurin, notre maire adjoint, a accepté de nous recevoir pour évoquer les travaux en cours et à venir sur le secteur. Sur ce sujet, il nous informe que les habitants, associations et acteurs économiques seront conviés au Conseil de proximité des BàF qui se tiendra le 8 avril à 18h. Inscription à venir sur resa-participation.bordeaux.fr.

Dossier réalisé par : Frédérique Hoerner, Gérard Lefevre, Alain Mangini, Marjorie Michel.


La remise en beauté de la grue Wellman

La grue Wellman, installée près du pont du Pertuis, est arrivée à Bordeaux dans un lot de 17 grues en 1947 au titre des dommages de guerre dans le cadre du plan Marshall. Elle doit son nom aux ateliers anglais Wellman-Booth de Leeds dans lesquels elle a été fabriquée. Après quarante ans de bons et loyaux services à Bassens, elle arrive à la fin des années 80 sur les quais des Bassins à flot où elle œuvrera encore durant une dizaine d’années. La Ville en est devenue propriétaire en 1988. Quatre ans plus tard, c’est au tour de la grue Caillard, qui trône près du pont tournant, de rejoindre le giron municipal. Cette dernière est sortie des usines havraises de l’industriel Caillard. Les deux grues sont inscrites au titre des monuments historiques depuis 2014. Malgré ce classement, elles étaient livrées aux intempéries, aux assauts chimiques et corrosifs des fientes d’oiseaux et faisaient grise mine.

Une convention de mécénat

Jusqu’au jour où Frédéric Foli, directeur commercial chez Adrenaline, entreprise d’alpinistes ouvriers, s’installe dans une résidence avec vue sur les Bassins à flot et sur les grues en 2016. Lors d’un conseil de quartier, animé par Nathalie Delattre, alors maire de quartier, le devenir de ces ouvrages est abordé. Qu’en faire ? Chaque démantèlement coûterait la bagatelle de 800 000 euros, difficilement envisageable. C’est à partir de ce moment-là que germe l’idée dans la tête de Frédéric Foli de proposer leur contribution. Après discussion, une convention de mécénat est signée entre la Métropole et Adrénaline qui permet une libre exploitation de la grue contre préservation, maintenance et restauration du site.

L’intérêt de cet accord pour la Métropole est facilement compréhensible mais quel est-il pour Adrénaline ? Le principe du mécénat, d’abord, lui permet de déduire fiscalement 60 % des frais engagés. Et surtout leur activité de cordistes nécessite une formation et un entraînement régulier, la grue leur offre ainsi une hauteur idéale pour cela. Mais l’intérêt de cette opération ne s’arrête pas là, elle permet aussi de proposer un projet d’insertion sociale et de formation professionnelle aux élèves volontaires du lycée Sainte-Famille Saintonge de Bordeaux.
Le contrat est d’une durée de 5 ans, à la charge d’Adrénaline de restaurer à ses frais la grue (pour un budget estimé à 100 000 euros), l’installation de l’eau, de l’électricité et leurs coûts restant à la charge de Bordeaux-Métropole.

Deux containers ont été installés au pied de la grue, dont un est dévolu à une salle de classe. Les travaux qui ont commencé, consistent à sécuriser l’ouvrage et ses abords, à remplacer les vitres cassées par du polycarbonate, à nettoyer le guano des oiseaux qui avaient vu en la grue un nichoir idéal. Le tout a été sablé et hydro-décapé. Prochaine échéance, début 2021, la peinture de l’ensemble est programmée, elle devra respecter la couleur d’origine sous le contrôle de la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles).
Une fois que l’ensemble sera rénové, il faudra réfléchir à sa destination. Des idées ont déjà germé (une chambre atypique, un bar avec terrasse en relation avec l’Iboat voisin, un lieu muséographique, …) le débat reste ouvert et pourquoi pas inscrire le projet dans un budget participatif. Tout reste à imaginer. La grue Carlier pourrait elle aussi bénéficier d’un mécénat, qui permettrait de la sauver, c’est envisagé. A suivre…

Marjorie Michel


Un cinéma UGC au sein du complexe Quai des Caps

Fin 2011, le Grand Port de Bordeaux, propriétaire des Bassins et de leurs abords, avait lancé un appel à candidatures pour la transformation d’une parcelle qui comprenait un hangar et un terrain mitoyen (l’ex-Hangar 28). Après consultation, un comité technique, qui réunit des membres du port, de la Ville, de la CUB (ex Bordeaux Métropole) et de l’agence de l’architecte Nicolas Michelin, a retenu la proposition d’un groupement, dont fait partie la Somifa, une filiale du groupe Fayat. Ce promoteur prévoyait sur ces terrains l’aménagement d’un cinéma. L’option a séduit les collectivités, et le Port lui-même, dont le conseil de surveillance a validé le choix du comité technique. Feu vert, donc, pour ce projet tourné vers le septième art.

Le 18 septembre 2012, Guy Verrechia, le PDG d’UGC, rencontre Alain Juppé à Bordeaux. Son groupe est en effet très intéressé par le projet des Bassins à flot et veut y implanter un multiplexe de neuf salles. Si le projet aboutit, cet équipement permettra de rééquilibrer l’offre en cinémas à l’échelle de l’agglomération : les salles obscures sont concentrées dans le centre de Bordeaux et le sud de l’agglomération (Mérignac, Talence, Bègles, Pessac…). Pas de cinéma pour l’instant dans tout le nord de Bordeaux (Chartrons, Le Lac, Bacalan). Objectif : une ouverture en 2017…

Le 24 septembre 2013, l’information est confirmée, il y aura bien un cinéma aux Bassins à flot. Une convention d’occupation du domaine public est alors signée entre le Port de Bordeaux, propriétaire, et la Somifa qui sera alors locataire, et qui sous-louera l’édifice qu’elle va construire à un exploitant de cinéma. Lequel sera vraisemblablement la société UGC. Hugues Borgia, directeur du développement à UGC, précise que la création de ce complexe viendra en complément de l’UGC Ciné Cité de Gambetta.

C’est à l’unanimité, moins l’abstention du Conseil général, que les membres de la Commission départementale d’aménagement commercial, ou CDAC, réunie le 28 août 2014 à la préfecture, ont donné leur feu vert à la création d’un multiplexe UGC Ciné-Cité aux Bassins à flot.

A cette étape, le chantier était prévu pour durer seize mois, mais ne devait démarrer que lorsque l’UGC aurait l’assurance que le quartier ne serait plus un chantier à ciel ouvert et aurait accueilli ses premiers habitants.

L’autorisation donnée par la Commission nationale d’équipement cinématographique (Cnac), en février 2015 fait l’objet de deux recours devant la cour administrative d’appel de Bordeaux. Sans surprise, les opposants sont les réseaux indépendants concurrents (Utopia CGR et Artec), l’association des cinémas de proximité de Gironde, les municipalités voisines d’Eysines et Blanquefort. Ces dernières craignent, comme les opposants à Langon, pour leurs propres salles.

En juillet 2017, c’est officiel, les 13 salles de cinéma au bord des Bassins à flot verront le jour : le dossier emmené par UGC mais aussi par les promoteurs Fayat et Pitch est désormais purgé de tout recours. Ses opposants, les salles concurrentes ont jeté l’éponge et les villes, exploitant des écrans municipaux, ont choisi de négocier avec UGC un accès décent aux copies des films. Le délai de recours sur la dernière décision de la cour d’appel validant le projet est épuisé.

Novembre 2020, la direction de l’UGC l’assure dans « Sud Ouest » : » Notre volonté d’ouvrir un multiplexe aux Bassins à flot n’a jamais été remise en cause, simplement retardée par l’arrêt des travaux au moment du premier confinement. Mais nous gardons le cap pour ouvrir, si tout se passe bien, fin mai ou début juin 2021 « .

Le nouvel écrin du groupe UGC sera l’une des têtes de pont du complexe Quai des Caps, quatre îlots développés par le tandem de promoteurs Fayat et Pitch, de la place Pertuis à la place Latule.

Les quatre nouveaux hangars – cap Leeuwin, Comorin, Bonne et Horn – accueilleront en plus du cinéma UGC :

  • un bâtiment de bureaux avec des commerces en rez-de-chaussée
  • deux parkings de 420 et 70 places
  • un hôtel B & B de 120 chambres
  • une résidence hôtelière à vocation sociale de 130 chambres

Ce sera 16 000 m² de bureaux et 9 570 m² de commerces seront construits. La promenade entre le port de plaisance et les bâtiments est en train d’être aménagée. Les constructions de bâtiments sont réalisées par phases, avec la livraison du bâtiment Horn en dernier.

Marjorie Michel


Et toutes les photos que nous ne pouvions pas insérer dans le Journal




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