Deux classes du collège Blanqui ont reçu le dessinateur Urbs pendant deux heures. Un grand moment
Avant de recevoir le dessinateur de presse Urbs , bien connu dans le journal Sud-Ouest, les élèves de deux classes de quatrième du collège Banqui ont effectué un travail préparatoire important. D’abord en découvrant l’exposition « Cartooning for peace » qui regroupe des dessins de presse consacrés aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales.
Les thématiques qui composent cette exposition itinérante ont inspiré les collégiens puisque les questions qu’ils ont posées à Rodolphe Urbs jeudi dernier étaient principalement axées sur la liberté d’expression, les risques liés au métier de dessinateur de presse et surtout « Peut-on rire de tout ? »
Rodolphe Urbs a vraiment captivé son auditoire, apportant avec une liberté de ton et une belle franchise réponse à toutes les questions. Pour commencer, il a annoncé qu’il était devenu dessinateur par accident : « Je voulais faire le con et être payé pour dire ce que je pense. »
Les collégiens ont aussi appris qu’Urbs ne sait pas dessiner (« Je dessine hyper mal. »), ce qui ne l’empêche pas de fournir à la rédaction de Sud-Ouest 3 à 8 dessins par jour, toujours avant 20h30, avec un seul dessin publié le lendemain dans le journal.
Il a évoqué également les trois sujets qui déclenchent le plus de polémiques et de réactions des lecteurs : le handicap, la religion et l’armée. Lorsque les gens se plaignent, ils commencent presque tous par la phrase « Je suis un fidèle lecteur de votre journal… » et finissent leur critique par : « En plus, c’est mal dessiné. »
Urbs a aussi évoqué les menaces de mort qu’il a reçues, relativisant celles-ci en racontant que l’une d’entre elles indiquait sur l’enveloppe le nom et l’adresse de la personne qui le menaçait. Urbs a bien entendu répondu à des questions concernant ses liens avec les hommes politiques. Il a répondu en décrivant un de ses dessins publié par le Canard Enchaîné et réalisé suite à la réaction d’Emmanuel Macron interpellé par un jeune qui le nommait « Manu ». Urbs a dessiné la même situation avec le texte : « Eh, t’es le mec à Brigitte ? «
Le but d’Urbs est toujours de trouver l’inspiration, de n’épargner personne et surtout de réaliser un dessin le plus moche possible. Le plus réussi, côté graphisme, est un dessin blanc avec juste le texte « La gauche à Bordeaux ». Pour finir, suite à une question concernant la censure, il a proposé deux réponses : « Suis-je trop méchant ou trop mauvais ? » C’est à son avis la deuxième solution qui s’applique lorsque ces dessins ne paraissent pas.
Alain Mangini