Bacalan s’encanaille en mai

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photo de François Hadji Lazaro

Le rock va enflammer la place Buscaillet à Bacalan le 26 mai 2018. De 15 heures à 1 heure du matin, il y en aura pour tous les goûts et tous les âges. L’Amicale Laïque de Bacalan organisatrice, aidée d’un collectif d’habitants bénévoles, propose une très belle programmation pour une journée festive et rock’ roll. L’occasion de poser quelques questions à Fabien Hude, le directeur de l’Amicale Laïque.

Quelle est la genèse du festival « Rock is bac’ » ?

L’Amicale Laïque de Bacalan a un conseil d’administration assez large avec vingt-huit administrateur(trice)s et beaucoup de jeunes du quartier. L’idée était de faire un événement avec les habitants sur une culture qui regroupe le maximum de personnes.
Le projet a démarré il y a deux ans, l’idée étant de créer un événement culturel assez conséquent, de qualité, gratuit, accessible à tous. Le rock, notion assez large, était ce qui récoltait le plus d’adhésions autour de la table. Nous voulions profiter de l’occasion, comme nous le faisons à chaque événement, pour faire une sensibilisation dans les écoles, que la manifestation ait une portée pédagogique et sociale, pour insuffler le renouvellement bénévole, notamment auprès de la jeune population en l’impliquant dans le projet. Il y aura des sensibilisations de la population aux métiers du spectacle, avec deux régisseurs généraux (son, lumière) qui sont prêts à prendre deux ou trois jeunes en charge pour une découverte professionnelle. Au niveau scolaire, il y aura un concert de blues à l’école Labarde, avec le chanteur de « Strychnine », Kick, il va parler de l’histoire de ce courant musical aux élèves. Un atelier d’arts plastiques est aussi prévu durant lequel les enfants vont fabriquer des guitares avec des boîtes à l’école Achard tout en apprenant comment fonctionne une guitare.

Est-ce qu’il a été facile de convaincre les groupes de venir se produire à Bacalan ?

Ce sont les habitants eux-mêmes qui ont fait jouer leurs connaissances, réseaux et qui ont concocté la programmation. Certains d’entre eux ont écrit l’histoire du rock punk de Bordeaux et ont gardé des contacts dans le milieu. Notamment, Inès Marques, bacalanaise, qui se charge de la communication du Festival. L’Amicale Laïque s’occupe quant à elle de l’organisation et la logistique avec les bénévoles. Certains groupes comme les Bordelais Strychnine ont été séduits par l’idée de jouer dans un quartier populaire pour un festival gratuit, qui soit accessible à tous. Les différents groupes ont joué le jeu en ne se montrant pas gourmands ou exigeants, ce qui rend la gratuité possible. Tout le monde a consenti à faire un effort. C’est l’un des derniers quartiers populaires de Bordeaux. Les artistes ont apprécié que ce soit les habitants, les bénévoles qui s’impliquent. Tous les événements de l’Amicale sont rendus possibles grâce à l’investissement et le dynamisme des bénévoles. Ils ont des opportunités dont ils veulent faire profiter le quartier.

Quel est l’état d’esprit du festival ?

On veut que ce soit une journée familiale (voir le programme ci-dessous). Un habitant à déniché le spectacle « Marée Basse » pour les enfants. Une jeune habitante, inscrite au conservatoire de Bordeaux, fait venir « Emma’s Band » un groupe de jeunes du conservatoire. Le reste ce sont des groupes bordelais. Avec une petite particularité avec « Blues’O’Matic Experience » qui était venu jouer au Festival Nomades mais le temps ne s’y prêtait pas, ils ont été obligés de jouer sous chapiteau un spectacle contraint et amputé, ils se sont adaptés mais n’ont pas pu jouer leur spectacle traditionnel avec jets de flamme, notamment. Un peu frustrés, ils avaient dit qu’ils reviendraient, l’occasion leur en est offerte. Deux autres grosses têtes d’affiche viennent compléter la programmation, « Pigalle » de François Hadji-Lazaro et le groupe anglais « Z-star ».

Comment la gratuité a été rendue possible ?

L’aide de la Mairie est d’une grande importance avec un prêt de matériel conséquent. Il y a une mutualisation avec d’autres acteurs locaux ou des associations, des échanges de bons procédés, il y a une belle solidarité. On a fait en sorte d’avoir le maximum de choses gratuites mais il y a des impondérables comme la sécurité, les secours, le son, la lumière qui ont un coût. Nous avons sollicité les principales collectivités territoriales. Il y a plusieurs acteurs privés qui sponsorisent et apportent leur aide logistique, technique à l’événement comme Aquitanis, Régaz, Mésolia, Cordier, Clairsienne, l’Iboat. Le réseau, le système D et la faible exigence des groupes nous permettent de réduire au maximum les coûts. Un financement participatif viendra compléter l’apport financier. Nous espérons attirer une foule nombreuse, pour que la fête soit belle.

Toutes les infos sont à retrouver sur : sur le site Internet
Infos pratiques : accès tram B arrêt New York, place Adolphe Buscaillet
Prix : c’est gratuit mais pas sans valeur
Restauration sur place, buvette : bières, jus de fruit, vin.

Propos recueillis par Marjorie MICHEL

 

Programme de la journée festive

15 heures : « Marée basse » spectacle familial et musical écolo-satirique pour sensibiliser le jeune public à l’importance des océans.

16 heures : « Emma’s band », groupe électro, rock alternatif et punk, composé de jeunes passionnés de musique du conservatoire de Bordeaux

17 heures : « Tibia », trio de bordelaises qui transmet à toute personne l’envie de pouvoir se mettre à jouer d’un instrument

18 heures : « King Kong Blues », du rock’n roll sauvage et survitaminé.

19 heures : « Strychnine », légende vivante du rock bordelais

20h15 : « Blues O Matic Experience », un guitariste sorcier, un batteur automate et ses comparses d’acier, en pleine expérience sensorielle, semblent aux prises avec des forces surnaturelles et pyrotechniques.

21h30 : « Pigalle officiel », on ne présente plus François Hadji Lazaro tant son rôle dans le mouvement musical alternatif du début des années 1980 fut déterminant.

22h50 : « Z-Star », groupe londonien qui envoie un rock enivrant où se croisent la Soul, le Psyche et le Blues.

En continu et en inter-plateaux de 18 heures à minuit :

« La famille Partouche », la finesse et la poésie à grand coup de masse de 4 kg, c’est le crédo du groupe avec une attraction dans la grande tradition foraine.

« La Collectore » : cette fanfare démonte et détourne tous les codes de l’harmonie municipale, y introduisant sa touche punk hip-hop tout en gardant le côté cuivré, festif et populaire des bandas.

4 COMMENTAIRES

  1. Waouh mais quel événement et quelle programmation!
    Tous en mode « Rock attitude » sur la Place Buscaillet et …pourvu que la météo soit de la partie!

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